Le marché du travail tendu présente un double risque pour les Big 4

Date de publication: 6 juin 2023

Les Big 4 sont désespérément à la recherche de nouveaux talents financiers, selon une analyse réalisée par le spécialiste du recrutement international Robert Walters sur la base des chiffres de Jobfeed. Problème : les grands cabinets d'audit et de conseil - comme de nombreuses autres organisations - sont confrontés à un marché du travail tendu et doivent donc faire face à une concurrence accrue de la part du reste du monde des affaires.

Le nombre d'offres d'emploi dans le domaine de la finance chez les Big 4 au quatrième trimestre 2021, n'est pas moins de 45 % supérieur à celui du quatrième trimestre 2020. Au cours du premier semestre 2021, le nombre de postes financiers vacants au sein des Big 4 a diminué, mais depuis lors, le nombre de postes vacants a augmenté chaque trimestre consécutif.

La demande croissante des quatre grands cabinets suit une tendance nationale : de nombreuses autres organisations ont également des difficultés à trouver des financiers qualifiés. Au quatrième trimestre de 2021, par exemple, il y avait plus de 22 000 postes vacants dans le secteur financier, soit le nombre le plus élevé de postes vacants pour les professionnels de la finance l'année dernière.

Concurrence et chiffre d'affaires

L'étroitesse du marché du travail ne rend pas seulement difficile pour les Big 4 de recruter de nouveaux professionnels, elle est aussi une raison pour les professionnels de la finance de partir vers d'autres organisations, note Christophe Paquay, Manager chez Robert Walters. "La charge de travail déjà lourde des Big 4 est intensifiée parce que le manque de personnel permet de répartir le travail entre moins de personnes. En conséquence, la charge de pointe devient si lourde que les professionnels de la finance sont encore plus nombreux qu'avant à partir vers d'autres entreprises. Là, la charge de travail n'est pas forcément moindre, mais elle est mieux répartie sur l'année."

Les quatre grands cabinets d'audit et de conseil sont également confrontés à un autre risque lié au resserrement du marché du travail : les autres entreprises tentent plus souvent de résoudre leurs propres pénuries de personnel en recrutant activement des talents auprès des Big 4. Robert Walters a remarqué que de plus en plus d'entreprises tentent d'attirer les talents des Big 4 en prenant en charge, par exemple, leur dette d'études lors d'une mutation. Certains cours combinent travail et études et l'employeur avance même les frais de formation.

Enfin, un passage dans le monde de l'entreprise ou dans un plus petit cabinet d'audit et de conseil est intéressant car il y a moins de pression de la part des régulateurs, selon Christophe. "Beaucoup trouvent donc le travail dans un petit cabinet avec une séparation moins stricte entre l'audit et le conseil beaucoup plus agréable et varié. En outre, l'atmosphère y est souvent plus conviviale et les lignes de communication sont plus courtes."

Les Big 4 restent un excellent point de départ pour une carrière

Malgré les aspects moins agréables du travail pour les Big 4, un début de carrière dans l'un de ces grands cabinets reste un excellent point de départ pour une carrière ultérieure dans la finance, selon Christophe.

Vous recevez toujours une excellente éducation chez les Big 4. Bien sûr par le biais des cours post-master, mais aussi sur le tas et par des formations internationales. De plus, vous travaillez avec des collègues très motivés et intelligents qui vous poussent à aller plus loin.

S'il s'avère qu'une carrière au sein des Big 4 ne vous convient pas, vous avez au moins une excellente base et vous pouvez commencer dans pratiquement n'importe quelle autre entreprise."