Le métier et le salaire d'un spécialiste import/export

Le spécialiste import/export, également appelé transitaire, joue un rôle crucial dans la chaîne logistique. En Belgique, le métier de spécialiste import/export est particulièrement intéressant compte tenu de la situation stratégique du pays et de la présence de grands ports comme Anvers et Zeebrugge, ainsi que de grands centres logistiques comme Bruxelles et Liège.  

Viktorien van Loon, managing consultant chez Robert Walters, donne un aperçu des responsabilités, des possibilités de carrière et du salaire d'un spécialiste import/export. Elle se penche également sur la demande actuelle pour cette fonction

Que fait exactement un spécialiste import/export?   

Un spécialiste import/export exerce une fonction de niche dans le domaine de la logistique et du service à la clientèle, souvent en rapport avec les ports ou l'aviation. La plupart des postes vacants sont donc situés en Flandre : Anvers et Zeebrugge pour les ports, et Zaventem pour l'aviation. En tant que spécialiste import/export, vous vous occupez du transport de votre client jusqu'au client final, souvent international. Pour le transport via le port, vous veillez à ce que les conteneurs nécessaires et l'espace sur le navire soient programmés. Vous vérifiez les accords avec les compagnies maritimes et veillez à ce que les contrats et les accords de prix soient respectés. Si nécessaire, vous négociez de nouveaux accords de prix.

Il y a aussi beaucoup de formalités administratives : les documents de douane et de transport doivent être remplis et présentés de manière complète et correcte. En cas de problèmes liés aux documents ou au transport, vous êtes responsable de les résoudre et d'en informer le client.

Dans certaines organisations, le spécialiste import/export se contente d'organiser le transport jusqu'au pays de destination. Cependant, la responsabilité va souvent plus loin, y compris l'organisation du post-transport dans le pays d'arrivée, afin que la commande soit expédiée du navire au client final. Il peut s'agir d'organiser des transports par camion ou des services de courrier.

Viktorien : "Bien qu'il paraisse simple, le transport international exige une grande précision et des connaissances spécifiques. Les transitaires sont souvent spécialisés dans un domaine particulier, comme le transport frigorifique, ou se concentrent sur une région spécifique. En raison des règles distinctes et des documents requis, il est crucial pour une organisation de pouvoir compter sur ces spécialistes qui connaissent tout de l'importation, de l'exportation et des formalités douanières."

Quelles sont les formations et les compétences nécessaires pour réussir en tant que spécialiste import/export ?

Les jeunes qui aspirent à une carrière dans le transit optent souvent pour une formation telle que le Bachelor of Logistics Management, Maritime Management, ou un Master of Commerce avec l'option Logistics & Supply Chain. Il ne s'agit toutefois pas d'une condition sine qua non. Les professionnels ayant suivi d'autres formations peuvent également se perfectionner en suivant des cours ou des formations axés sur l'importation et l'exportation. 

De nombreuses personnes apprennent les ficelles du métier sur le terrain en rejoignant une équipe expérimentée où elles apprennent progressivement tout ce qu'il y a à savoir.

Selon les données de Jobs Data, les trois soft skills les plus demandées chez les spécialiste import/export sont l'esprit d'équipe, les compétences de coordination et l'auto-motivation. Le travail d'équipe est essentiel car les transitaires travaillent souvent avec différentes parties et équipes internes. De bonnes compétences en matière de coordination sont nécessaires pour assurer le bon déroulement de tous les aspects du processus de transport. La motivation personnelle est importante car les spécialiste import/export doivent résoudre des problèmes de manière proactive et prendre des décisions de manière indépendante.

"En raison des contacts quotidiens avec les clients, les douanes et diverses autres parties, de bonnes compétences linguistiques sont également importantes", ajoute Viktorien. "Outre le néerlandais, une bonne connaissance du français est utile, mais l'anglais en particulier est essentiel en raison des contacts internationaux.

En général, un spécialiste import/export travaille pendant les heures normales de bureau, mais lorsqu'un problème survient lors d'une livraison, une mentalité de 9 à 5 ne suffit pas. Dans ces moments-là, en tant que spécialiste import/export, vous devez faire preuve d'un engagement supplémentaire et trouver rapidement une solution avec le client ou les services concernés, afin que les marchandises parviennent à leur destination finale dans les délais prévus.”

Le métier de spécialiste import/export est-il adapté aux nouveaux diplômés ?

"C'est tout à fait possible. Un spécialiste import/export junior rejoint une équipe expérimentée où il apprend tout sur le tas. Au début, l'accent est mis sur l'aspect administratif, comme la préparation des documents nécessaires. Ce n'est que lorsque vous maîtrisez parfaitement ces aspects que le contact avec les clients est ajouté. De cette manière, on finit par se constituer son propre portefeuille de clients et par travailler de manière de plus en plus autonome", explique Viktorien.

Quelle est la demande actuelle pour les spécialistes import/export?  

" La demande de spécialistes import/export en Belgique a considérablement augmenté, avec une croissance de 20 % du nombre d'offres d'emploi au premier semestre 2024 par rapport à la même période en 2023 ", partage Viktorien. "Si l'on considère les différentes régions, la province d'Anvers arrive en tête avec 41 % des postes vacants. Le Brabant flamand suit en deuxième position avec 24 % des postes vacants, ce qui représente une nette augmentation par rapport à l'année dernière, où le pourcentage était de 14 %. La Flandre orientale occupe la troisième place avec 15 % des postes vacants (source : Jobs Data)."

Quelles sont les possibilités de carrière d'un spécialiste import/export ? 

Viktorien : "Si vous commencez votre carrière en tant que spécialiste import/export junior, vous obtiendrez progressivement plus de responsabilités et vous pourrez évoluer vers un poste de transitaire senior ou de chef d'équipe, à condition d'avoir l'ambition de diriger une équipe. Si vous préférez ne pas le faire, vous pouvez également évoluer en vous spécialisant, par exemple, dans le transport frigorifique. Si vous optez pour cette solution, vous deviendrez un expert dans ce domaine et votre portefeuille de clients sera axé sur celui-ci.

En outre, la fonction diffère selon la taille de l'organisation. Dans un grand opérateur international, les tâches sont souvent réparties : certains s'occupent des tâches administratives, tandis que d'autres se concentrent sur le contact avec la clientèle. Dans une organisation plus petite, vous aurez une fonction plus globale, coordonnant l'ensemble du transport de A à Z. Au fur et à mesure que vous évoluez dans votre fonction, vous découvrez vos préférences et les domaines dans lesquels vous souhaitez vous développer, que ce soit au sein de l'organisation pour laquelle vous travaillez ou ailleurs."

Enfin, quel est le salaire d'un un spécialiste import/export ?   

Notre enquête salariale numérique montre qu'un un spécialiste import/export avec 0 à 3 ans d'expérience peut s'attendre à un salaire mensuel brut de 2500 à 3100 EUR. Si vous avez déjà un peu plus d'expérience, le salaire brut peut atteindre 3500 EUR. Les spécialistes import/export ayant plus de 6 ans d'expérience peuvent espérer un salaire allant jusqu'à 4000 EUR bruts par mois.  

"À cela s'ajoutent bien sûr des avantages extralégaux tels que des chèques-repas, une assurance groupe et/ou hospitalisation, un ordinateur portable, un téléphone mobile, des éco-chèques dans certaines organisations et une prime lorsque les objectifs sont atteints. Pour les  spécialistes import/export qui supervisent une équipe, une voiture de société et une carte de carburant sont parfois incluses dans le package salarial", ajoute Viktorien. "De nombreuses organisations offrent également des possibilités de travail à domicile et des horaires de travail flexibles, du moins si cela est possible sur le marché dont le transitaire est responsable."

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