L'ESG est une tendance incontournable dans le monde des affaires de 2024. Que ce soient les banques, les sociétés d'assurance ou les organisations cotées en bourse, l'ensemble des entreprises européennes est concerné par les exigences strictes en matière de reporting sur le développement durable. Audrey Bostvironois, manager au sein du cabinet de recrutement international Robert Walters, explique comment cette tendance se fait sentir dans la pratique.

Le secteur financier sous pression

Les professionnels du secteur financier ressentent tous l'urgence de promouvoir le développement durable et de faire rapport de manière transparente sur les aspects environnementaux. Toutefois, le degré de mise en œuvre des mesures ESG par les organisations est variable. Alors que les grandes sociétés de services financiers sont déjà tenues de soumettre des rapports ESG conformes aux nouvelles normes européennes de reporting (CSRD) à partir de l'exercice 2024, d'autres organisations ne sont pas encore aussi avancées. "Mais ce qui est omniprésent, c'est l'incertitude autour de l'ESG", explique Audrey. "Même les grands acteurs se demandent comment et par qui l'ESG doit être abordé ; tout le monde cherche des réponses. Cependant, il ne fait aucun doute que l'ESG devient un élément de plus en plus important de la vie économique, non seulement pour les professionnels de la finance, mais aussi pour l'ensemble de l'organisation."

L'ESG en tant que stratégie business

Il est bien connu que l'accent mis sur l'ESG est un moyen pour les entreprises de se différencier de leurs concurrents. Mais comment faire la différence entre les actions qui ont réellement un impact positif et l'"écoblanchiment", où les organisations utilisent les déclarations de durabilité pour polir leur image ? Audrey : “À l'avenir, nous verrons probablement une distinction entre les organisations qui se concentrent sur l'ESG par conviction, dans le cadre de leur objectif et de leur stratégie, d'une part, et les entreprises qui le font parce qu'elles sont obligées, d'autre part. Les organisations sont aujourd'hui en pleine réflexion sur ce sujet. Après tout, changer l'ADN d'une organisation n'est pas une sinécure."

Intégrer l'ESG

"Un autre problème auquel les organisations sont confrontées est de savoir où et comment intégrer l'ESG au sein de l'organisation. Pour les petites organisations, l'ESG fait généralement partie des tâches des services financiers, juridiques ou de gestion des risques et de la conformité. Ces départements travaillent souvent en étroite collaboration pour interpréter la nouvelle législation et la mettre en œuvre dans les processus existants. Dans les grandes organisations, cependant, nous voyons des équipes ESG dédiées et interdisciplinaires se mettre en place. La demande de professionnels de l'ESG ne fera donc que croître au cours de l'année à venir", explique Audrey.

Recruter le talent ESG

Les entreprises du secteur des services financiers, grandes ou petites, doivent faire face à une concurrence acharnée pour recruter des talents dans le cadre de l'ESG. Comme il s'agit d'un nouveau domaine, la disponibilité de spécialistes expérimentés en matière d'ESG est encore limitée. "Les organisations ont donc intérêt à ne pas se focaliser sur les expériences concrètes", conseille Audrey. "Il est beaucoup plus facile de rechercher des professionnels motivés qui ont une affinité avec le développement durable et souhaitent se spécialiser dans ce domaine. De cette manière, vous constituez une équipe qui se développe ensemble et qui contribue à l'élaboration de la politique ESG de l'organisation."

"Pour les organisations qui ont besoin d'une solution rapide et qui sont pressées par le temps, faire appel à un interim manager spécialisé pour mettre en place des procédures et des rapports ESG peut s'avérer un choix judicieux", poursuit Audrey. "Les interim managers apportent les meilleures pratiques grâce à l'expérience qu'ils ont acquise auprès de divers clients dans le cadre de missions temporaires.”

Comment transformer le fardeau en avantage ?

"Les banques et les sociétés d'assurance sont confrontées au défi de transformer le fardeau des réglementations ESG croissantes en avantage concurrentiel. Elles doivent être en mesure de concilier leurs promesses en matière de développement durable avec la promesse de croissance financière faite aux actionnaires, aux investisseurs et aux employés. Ce n'est qu'à cette condition qu'elles atteindront l'objectif ultime : un avenir sain, équitable et surtout durable dans lequel les organisations assument leurs responsabilités et "gagnent" leur droit d'exister", conclut Audrey.

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