Els Verbraecken chez DEME, Birgit Conix chez Telenet, Veerle Hendrickx chez Atlas Copco et récemment Nathalie Basyn chez Bank Degroof-Petercam. Le nombre de femmes au poste de CFO est en nette progression. Ces femmes marquent-elles un tournant dans le monde de l’entreprise ?
Robert Walters a invité Els Verbraecken, Birgit Conix et Veerle Hendrickx afin de parler de cette tendance.
La liste des femmes CFO est impressionnante. Souvent, ces femmes remplacent leurs collègues masculins plus âgés. Selon Veerle Hendrickx, VP Divisional Controller chez Atlas Copco, la hausse du nombre de femmes CFO n’était qu’une question de temps. « Aujourd’hui, les femmes sont davantage présentes dans la finance, le marketing et les ressources humaines en raison des études qu’elles ont suivies. Les chances de devenir CFO se multiplient donc logiquement. C’est pourquoi une entreprise cherchera d’abord du côté de ces départements si elle souhaite renforcer la diversité parmi son équipe de direction. »
En outre, ces dernières années, le rôle du CFO a énormément changé, pour passer du comptable à un rôle de véritable business partner. Outre l’excellence technique, les qualités relationnelles sont tout aussi importantes. En tant que coach et business partner, le CFO a davantage les projecteurs braqués sur lui. C’est pourquoi la nomination d’une femme à un poste de CFO attirera toujours l’attention et entre autres celle de la presse. D’autant plus quand il s’agit d’une première dans le secteur.
Birgit Conix, CFO chez Telenet remarque cette ‘amélioration’: « Le S&P500 dénombrait seulement 6% de femmes CFO en 2000. Ce chiffre a atteint 9% en 2010 et 11,4% en 2013, pour enfin stagner autour des 11,6% en 2015. Cependant, cela signifie que ce rôle est encore exercé par un homme dans 9 cas sur 10. »
L’Institut pour l’Égalité des Femmes et des Hommes a constaté qu’en 2014, près de la moitié des comités de direction de sociétés cotées en Bourse et d’entreprises publiques économiques (47,8%) ne comptaient aucune femme, et que 39,1% n’incluaient qu’une seule femme parmi leurs membres.
Le comité de direction de Telenet étant composée d’un nombre égal d’ hommes et de femmes est une réelle exception. Birgit Conix, tout comme Els Verbraecken (DEME) sont cependant les premières à décrocher le rôle de CFO. Il est également symptomatique de voir qu’il a fallu attendre 2014 pour que le magazine Trends élise une femme, Karen Van Griensven (Melexis), au titre de CFO de l’année.
Un changement de mentalité est nécessaire pour que les femmes occupant des postes dirigeants ne se sentent plus obligées à justifier leurs choix.
Les entreprises qui ont de bons résultats possèdent souvent une culture d’entreprise qui encourage l’égalité des femmes et des hommes et autorise un bon équilibre entre travail et vie privée. « Les entreprises scandinaves font la preuve que l’équilibre entre une profession exigeante et une vie de famille est tout à fait possible. Par exemple, je ne dois pas être joignable en permanence et partout. Je n’ai donc pas besoin d’emmener mon ordinateur portable pendant mes vacances », Veerle Hendrickx nous explique. « En outre, Atlas Copco a mis en place plusieurs initiatives afin de promouvoir l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. »
Cela n’empêche pas les femmes CFO de devoir faire un choix. Veerle Hendrickx déclare «On ne peut pas être à la fois un manager motivé, une femme parfaite et une mère modèle. Vous devez distinguer et différencier chaque rôle afin de pouvoir fixer vos priorités et opter pour ce type de carrière. » Birgit Conix ajoute : « Et le conjoint doit aussi être en accord. » Mener une carrière à ce niveau nécessite en effet un certain degré d’organisation.
Les dispositifs d’accueil abordables et souples pour enfants demeurent un problème. En Belgique, l’accueil des enfants pourrait certainement être amélioré en offrant des horaires plus tardifs et des tarifs plus abordables. Pour beaucoup de parents, récupérer leurs enfants à temps à la crèche ou à l’école est aujourd’hui un vrai défi. Un défi si grand qu’il semble souvent constituer un frein pour une carrière. Els Verbraecken, CFO chez DEME : « Une certaine paix intérieure est nécessaire afin de pouvoir se consacrer pleinement à sa carrière. »
Les femmes en position de top management devraient ne pas se préoccuper du jugement de certains sur l’importance qu’elles accordent à leur carrière. « Une évolution des mentalités et un changement du regard de la société sont nécessaires », Els Verbraecken explique, « pour que les femmes occupant des postes dirigeants ne se sentent plus obligées à justifier leurs choix. »
De nombreuses études montrent que la présence d’une femme au sein des fonctions dirigeantes est bénéfique pour l’organisation. Augmenter la diversité au sein des équipes améliore le processus de décision. Selon une étude de McKinsey, le niveau de femmes à ce type de poste devrait dépasser les 30% afin d’avoir un réel impact sur la société. Comme indiqué par l’Institut pour l’Égalité des Femmes et des Hommes, la plupart des entreprises n’en sont pas encore là.
L’Institut souligne par exemple que le pourcentage de femmes au sein des conseils d’administration a doublé ces six dernières années. La mise en place d’un quota de 40% comme celui instauré pour les conseils d’administration serait-il alors la solution ? Avant l’entrée en vigueur de la loi en 2008, ce pourcentage était de 8,2%. Après la mise en place du quota, ce chiffre est passé à 12,7% en 2012 et à 16,6% en 2014.
Nos trois interlocutrices, en revanche, ne voient aucun intérêt à instaurer un quota pour les comités de direction. « Les femmes s’imposent souvent elles-mêmes un plafond de verre », Els Verbraecken et Veerle Hendrickx nous confirment. « Elles mettent en cause leurs propres compétences ou n’osent pas se consacrer pleinement à leur carrière. Les hommes éprouvent moins de difficultés ou de scrupules. Les femmes font aussi beaucoup moins de projets de carrière. Elles devraient exprimer plus clairement leurs objectifs, au même titre que les hommes. »
Birgit Conix nous explique « La mentalité dans les entreprises belges a vraiment changé. Une fois que les tracas organisationnels tel la garde des enfants sont résolus, rien n’empêche les femmes de faire carrière ».
Tandis que la fonction de CFO se féminise, on ne peut pas en dire autant de celle de CEO. « La plupart des CEO proviennent des filiales opérationnelles d’une entreprise et possèdent très souvent un solide bagage technique (études universitaire ou expérience), ce qui fait que, proportionnellement, plus d’hommes occupent cette fonction», Veerle Hendrickx explique. «Tant que les femmes n’étendront et n’investiront pas dans ce champs technique le nombre de femmes CEO changera peu. En outre, le passage d’un poste de CFO à celui de CEO reste une marche considérable, nécessitant encore plus de temps et d’énergie. Je suis personnellement heureuse d’avoir encore un peu de temps à consacrer à mes loisirs. En tant que CEO, ils disparaitraient. »
Nos trois CFO sont convaincues que les femmes apportent de la valeur ajoutée aux équipes de direction. Elles ont souvent un style de communication différent, basé sur le dialogue. Elles aiment la clarté et l’efficacité, et attachent de l’importance à la prise de recul. Les femmes ont souvent un sens de l’observation développé et refusent les zones grises et les longs processus décisionnels.
Nos 3 invitées ont également un regard critique sur la diversité au sein d’une entreprise. Chacune souligne la valeur ajoutée d’une équipe multiculturelle même si, dans ce domaine, il y a encore beaucoup de choses à améliorer.
Nous souhaitons remercier Els Verbraeken, Birgit Conix et Veerle Hendrickx pour leur participation.
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