Près d’1 Belge sur 2 souffre de stress à son retour de vacances d’été

Les vacances d’été sont censées être une période de détente : une opportunité de se déconnecter, de recharger les batteries et de reprendre le travail avec un esprit neuf. Pourtant, une étude récente du spécialiste du recrutement Robert Walters auprès de professionnels belges révèle que le retour au travail s’accompagne souvent de stress, d’anxiété, voire de culpabilité. Ce phénomène a des conséquences tant sur le bien-être des employés que sur la productivité au travail.

Fin des vacances, début du stress

Près de la moitié des professionnels belges (47 %) déclarent se sentir stressés ou anxieux à l’idée de reprendre le travail après les vacances d’été. Pas moins de 15 % se disent même « très anxieux ».

Asia Skifati, directrice chez Robert Walters, souligne : 
« Les congés annuels sont censés offrir aux professionnels une pause bien méritée et une chance de se ressourcer – ils ne devraient en aucun cas générer plus de stress qu’avant leur départ. »

Une boîte mail surchargée, principale source de stress

Le facteur de stress le plus cité par les travailleurs belges à leur retour de vacances est sans surprise : la boîte de réception débordante. 45 % la considèrent comme leur principale source de tension. Viennent ensuite la peur d’avoir manqué des informations importantes (23 %), les problèmes liés au transfert de dossiers ou à l’accumulation de travail (18 %), et la crainte d’être dépassé (15 %).

Le stress est tel que de nombreux professionnels adoptent des stratégies d’anticipation pendant leurs congés : 65 % des répondants consultent leurs e-mails professionnels pendant leurs vacances pour limiter le retard à leur retour ou rester informés des urgences.

« Grâce aux outils numériques modernes, nous sommes désormais joignables partout et tout le temps, ce qui offre de la flexibilité. Mais cette connectivité constante pousse de nombreux professionnels à ressentir une pression pour suivre leur travail, même en vacances », explique Asia.

La culpabilité pousse les salariés à repousser leurs vacances

Pour limiter leur stress, les professionnels ne se contentent pas de consulter leurs mails : ils reportent parfois même leurs congés. Pas moins de 56 % indiquent repousser souvent ou régulièrement leurs jours de congé, par culpabilité ou en raison de la charge de travail.

Si les collaborateurs culpabilisent de prendre des vacances, cela peut révéler un problème dans la culture d’entreprise

« Les managers doivent faire comprendre à leurs équipes que prendre du repos n’est pas un signe de faiblesse, mais une condition essentielle à une performance durable. »

Fermeture collective : solution ou source de stress ?

La fermeture collective en été, une pratique courante dans certains secteurs comme la construction ou l’industrie manufacturière, pourrait représenter une solution au stress post-vacances : tout le monde part en même temps, ce qui évite le sentiment de retard ou le FOMO (« Fear of Missing Out »).

Mais les professionnels belges restent plutôt réservés à ce sujet : seuls 16 % soutiennent fortement l’idée d’une fermeture collective, tandis que 55 % préfèrent garder la liberté de choisir eux-mêmes leurs dates de congé.

Fait marquant : 57 % des professionnels belges reconnaissent qu’il est plus facile de se détendre lorsque toute l’équipe est en vacances. Pourtant, ce constat ne suffit pas à convaincre d’abandonner la flexibilité individuelle pour des congés collectifs.

Un phénomène européen

La Belgique n’est pas le seul pays confronté au stress post-vacances, mais les différences sont notables.

En Suisse, ce stress est encore plus marqué : 53 % des professionnels se disent anxieux à leur retour, dont 29 % très anxieux. Les Suisses sont aussi plus nombreux à consulter leurs e-mails en vacances (66 %). La culpabilité y est également plus forte : 71 % évitent parfois de prendre des congés à cause de la pression au travail.

En Espagne et en France, les niveaux de stress sont encore plus élevés qu’en Belgique, avec respectivement 63 % et 64 % des professionnels déclarant se sentir nerveux après leurs vacances. La fermeture estivale collective est bien plus populaire en France : 60 % estiment qu’elle les aide à mieux se détendre, contre seulement 20 % en Espagne.

Au Royaume-Uni, les chiffres sont les plus extrêmes : 78 % se disent stressés ou anxieux à leur retour de congés. Plus de la moitié consultent régulièrement leurs e-mails professionnels pendant leurs vacances.

Créer une culture saine

Les résultats de l’enquête montrent que les vacances ne riment pas toujours avec repos. Entre la surcharge de mails, la connectivité permanente et le manque de transmission claire, de nombreux employés n’arrivent pas à profiter pleinement de leurs congés – certains hésitent même à les prendre.

« Il n’existe pas de solution unique », affirme Asia. 
« Ce qui compte vraiment, c’est de créer une culture de travail où la déconnexion est réellement encouragée – que les congés soient collectifs ou individuels. »

Quelques bonnes pratiques :

• Prévoir des passations claires avant le départ
• Respecter les messages d’absence
• Etablir des attentes réalistes en matière de disponibilité
• Encourager un dialogue ouvert sur les congés, sans culpabilisation
   

Ce n’est qu’à ces conditions que les professionnels pourront véritablement se ressourcer – et que les entreprises bénéficieront d’équipes fraîches, motivées et productives après l’été.

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